Le 6 eme précepte bouddhiste

Publié le par Pierre Langlais

 

Suivant depuis quelques temps le 6 eme des préceptes Bouddhiste, voici un petit compte rendu de ce qu'apporte ce précepte.

 

D'abord quel est-il?

 

6 précepte : « vikælabhojanæ verama¼i sikkhæpadaµ samædhiyæmi. »

« Je m'abstiendrai de manger après midi. » C'est-à-dire : Je ne consommerai pas d'aliments solides après le midi solaire (qui, en France, tombe environ à 13h30 en heure d'été et à 12h30 en heure d'hiver) et ce, jusqu'au lendemain à l'aube. Durant cette période, je ne boirai même pas de lait, qui est considéré comme aliment solide, car très nourrissant. En cas de faim violente ou de grand manque d'énergie, le miel, la mélasse, les sucres liquides, l'huile et le beurre sont également autorisés.

 

Ce sont quelques observations que j'ai pu faire après avoir respecté ce précepte :

 

-Lorsque l'on commence ce "régime", le corps n'y est pas habitué, et il convient de se préparer si notre alimentation est trop riche, en réduisant les doses quelques jours avant. Cela dépend de chaque personne, mais ce n'est réellement "dur" que durant le premier jour, ou durant les quelques premiers. Le corps, en l'occurence l'estomac s'habitue assez vite. Il est surprennant de constater que durant la première semaine, c'est la langue qui est "en manque" de ne pouvoir goûter, surtout si comme moi on est assez gourmand de sucreries...   

-Quand le corps commence à s'habituer, il faut l'aider, en aidant l'esprit, qui dirige, à vaincre le désir de rompre le précepte. Pour ne pas craquer il faut éviter "le contact", en cachant l'objet de désir de la vue, ou de l'odorat. Mais on peut aussi faire l'opposé, comme cuisiner un plat pour le lendemain par exemple, dans ce cas on se "nourrira" alors des vapeurs.

-Après deux semaines, on peut s'arrêter de suivre le précepte. Un changement s'est déjà produit dans le corps. Lorsque vous remangez le soir, vous le constaterai, en concluant que vous pouvez vous en passer. Et, plus "naturellement", on reprend la pratique du précepte un peu plus tard, l'arrêt permettant sa reprise, car on a pu comparer et prendre conscience, si avec ou sans le régime des bienfaits en découlent.

-Il faut se méfier de la fascination temporaire pour la nourriture que le manque peut produire, il faut l'observer et le connaître si cela ce produit. 

-Les bienfaits du suivi de ce précepte sont multiples : Détachements du plaisir sensuel lié à la nourriture, calme mental, bien être, meilleure concentration, patience plus grande.

-En tant que jeûne (parfois pendant 20h), il existe des bienfaits liés à cette pratique, comme le nettoyage interne du corps.

-Il est tout à fait possible de suivre le précepte et de travailler, même physiquement (je suis jardinier).

 

J'ai demandé au vénérable Dhamma Sâmi l'origine de ce précepte:

Il y a tout le détail sur la règle concernée du pátimokkha :
http://www.dhammadana.org/samgha/vinaya/patimokk/227/pa.php#37

  • -On accompli les tâches le matin (nourriture, lessive, etc.), et le matin, on a tout le loisir pour se consacrer pleinement au développement de la concentration ou aux études, ou à l'enseignement.
  • -Les gens moins vertueux sortent plutôt le soir, il n'est donc pas très bien vu que les moines aient l'habitude de sortir le soir (en ville ou au village). Il est donc compréhensible qu'ils n'aient pas à aller chercher leur nourriture le soir.
  • -Les dernières heures du jour sont plus propices au bhávaná et aux expériences méditatives. Il serait donc dommage de s'alourdir l'esprit avec le processus de la digestion dans ces heures-là.

Si cela semble plutôt difficile de limiter ainsi son alimentation, alors c'est qu'il convient d'éviter une telle pratique. Comme toute pratique dans le dhamma, seulement ce qui apporte des bénéfices est à adopter.

Lors du respect de ce précèpte, le processus alourdissant et pesant de la digestion est considérablement amoindri, l'esprit s'en retrouve donc plus léger, et ainsi plus à même de se concentrer.


Publié dans dhammapiti

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