Discours à Anâthapindika

Publié le par Langlais Pierre

 

 

 

Sâriputta est appelé au chevet d’Anâthapindika et l’exhorte à libérer son esprit de toute forme d’attachement, en commençant par les six facultés des sens : « C’est ainsi que tu dois t’entraîner, maître de maison : « Je ne ferai pas de saisie avec l’œil et ma conscience ne s’attachera pas elle-même à l’œil. » C’est ainsi que tu dois pratiquer, maître de maison. » Ce conseil est décliné à l’identique pour chacune des cinq autre facultés des sens, pour les six objets des sens, les six sortes de conscience, les six types de contact, les six catégories de sensations nées du contact, les six éléments, les cinq agrégats, les quatre sphères sans forme. Le texte conclut sur le détachement de ce monde et des autres mondes, le détachement de toutes les choses vues, entendues, senties et pensées, de tout ce qui est rencontré, cherché et poursuivit par l’esprit. En bref, le détachement doit être pratiqué sur toutes les expériences possibles, à commencer par ce qui, pour une personne mourante, apparaît comme sa préoccupation immédiate : ses facultés des sens et leur fonctionnement.

            Cet appel au détachement, décrivant des cercles de plus en plus larges et ramenant sans cesse le même train de pensées a certainement produit sur l’esprit du dévot mourant un profond effet, lui apportant une influence apaisante, libératrice, voire encourageante. C’était certainement ce que voulait Sâriputta, habile enseignant qu’il était. Ses mots ont entraîné l’effet désiré, puisque notre texte dit qu’Anâthapindika fut ému jusqu’aux larmes par la noblesse des propos tenus, que rien de ce qu’il avait entendu auparavant ne les égalait en profondeur. Anâthapindika mourut peu après et repris naissance sous forme de divinité du ciel de Tusita.




Par Nyanaponika Thera dans Les grands disciples de Bouddha.

Publié dans Extraits de livres

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