Visuddhimagga

Publié le par Langlais Pierre

 



Visuddhimagga  - Le chemin de la Pureté
De Buddhagosa (traduit du magadhi par Christian Maës)

 


 


 


 


 

Prologue (1)

 

 

 


 


 


 



« L’homme intelligent et ferme dans sa discipline,

qui développe état d’être et sagacité

comme un  moine énergique et sage,

peut démêler ce lacis. »


Ainsi parla le Seigneur.

Pourquoi formula-t-il cette strophe ? Parce qu’un fils de dieu l’approcha une nuit alors qu’il séjournait près de Savatthi, et lui demanda, afin de dissiper ses doutes :

« Lacis à l’intérieur, lacis à l’extérieur,

Tout ce qui naît est pris dans ce lacis.

Voici, Gotama, la question que je pose :

“Qui peut démêler ce lacis ?“ »

 

Expliquons d’abord, brièvement, le sens de cette strophe.

Le mot « lacis » désigne l’enchevêtrement des désirs : les êtres ont constamment soif d’objet physiques et d’états psychiques, tantôt de niveau élevé, tantôt de bas niveau. Ces désirs sont comparables aux branches enchevêtrées dans un épais fourré.

 

« Lacis à l’intérieur, lacis à l’extérieur » : les désirs concernant l’équipement du moine et celui d’autrui, son existence propre et celle des autres, ses domaines personnels et les domaines extérieurs à lui.

 

« Tout ce qui naît est pris dans ce lacis » : tous les êtres sont empêtrés dans ces désirs qui s’enchevêtrent comme les bambous d’un fourré inextricable ; ils en sont prisonniers, ils en sont embarrassés.

 

« Voici, Gotama, la question que je me pose ». Le fils de dieu s’adresse au Seigneur par son nom de famille, Gotama, et lui demande : « Qui peut démêler ce lacis ? » Autrement dit : « Qui peut démêler l’entrelacement des trois éléments* ? Qui est capable de les désenchevêtrer ? »

 

Ainsi questionné, le Seigneur dont la connaissance et le comportement sont en tous points inattaquables, dieu des dieux, tout-puissant au-delà des tout-puissants, Brahmâ au-delà des Brahmâ, assuré dans les quatre assurances, détenteur des dix pouvoirs, connaissance sans faille, œil universel, répondit par cette strophe :

 

 « L’homme intelligent et ferme dans sa discipline,

qui développe état d’être et sagacité

comme un  moine énergique et sage,

peut démêler ce lacis. »

 

 

 

 

 

 

 

Fils de dieu : Un devaputta est un dieu mineur du monde sensoriel, kâmaloka.

Soif : Tanhâ, « soif » ou « désir ».

Equipement : Parikkhâra désigne l’équipement du moine : vêtement, nourriture, logement et médicaments.

Les trois éléments : Elément sensoriel, kâma ; élément physique, rûpa ; élément non-physique, arûpa.

 

 

Publié dans Extraits de livres

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