Méditer le sens de la mort

Publié le par Langlais Pierre

  


    Un jour que le Bouddha parlait aux moines du sens de la mort, un certain moine, ayant arrangé son kasaya (vêtement du moine) sur l’épaule gauche, dit au Bouddha : « je puis méditer le sens de la mort. » Le Bouddha lui demande : « Comment médites-tu ? » Le moine dit : « Je n’espère pas vivre plus de sept ans. » Le Bouddha déclara : « C’est en étourdi que tu médites le sens de la mort. »

         Un autre moine dit : « Je n’espère pas vivre plus de sept mois. » Un autre parla de sept jours, et d’autres encore de six, cinq, quatre, trois, deux ou un jour. Le Bouddha leur dit : « Vous tous méditez en étourdis le sens de la mort. »

         Un moine dit qu’il n’espérait pas vivre plus d’une matinée, depuis le matin jusqu’à l’heure du repas. Le Bouddha déclara : « Vous aussi vous méditez en étourdi le sens de la mort. »

         Enfin, un moine, ayant arrangé son kasaya sur l’épaule gauche, dit au Bouddha : « Je n’espère vivre que le temps requis pour expirer le souffle sans attendre l’inspiration suivante, ou que le temps requis pour inspirer le souffle sans attendre l’expiration suivante. » Le Bouddha déclara : « C’est cela méditer vraiment le sens de la mort, sans y mettre d’étourderie. O moines, toutes les formations naissent et périssent d’instant en instant. Leur temps de durée est très court. Ce qui naît et ce qui périt est une création magique, sans vraie réalité. »

 

 

 

 

Contes et paraboles du Bouddha, Choisis et présentés par Pierre Crépon

(D’après le recueil le livre des cents apologues et le Tripitaka chinois)

Publié dans Extraits de livres

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La mort existe-t-elle quand nous sommes dans l'instant présent ? S'il n'y a que celui ci qui a une existence réelle pour nous, il n'est que vie ?
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