Comment les bouddhismes?

Publié le par Pierre Langlais

 

Les Bouddhismes.

 

 

Qu'est ce que le Bouddhisme?

Est-ce réellemment la religion du Bouddha?

Pourquoi, et comment des bouddhismes?

 

 

Aux yeux des observateurs extérieurs le bouddhisme est la religion du Bouddha. Ceux qui en connaissent un peu le contenu diront qu'il s'agit d'une philosophie. Ceux qui font du Dhamma leur ligne de vie, parle du bouddhisme en tant que pratique.

 

 

AUJOURD'HUI.

Il y a dans le bouddhisme, deux courants principaux. Tout d'abord le theravâda est "l'école des anciens" qui préserve et diffuse les paroles authentiques du Bouddha. Puis il y a le Mahayana qui est "le grand véhicule", bouddhisme adapté, le plus apparent en occident, dans lequel on trouve le bouddhisme tibétain, le vajrayana tibétain et les écoles japonaises. Le discours général veut que ces écoles soient comme les doigts de la main, ou branches ayant la même origine. Malheureusement la Doctrine, parfaite, du Bienheureux a été parfois remplacé par celle de maîtres, qui ont fait des apports, des modifications et des oublis, à travers le temps.

Il y a des points que l'on peut mettre en lumière par rapport au mahayana. Celui-ci se distingue, du bouddhisme théravâda, par des représentants très exposés, tel le Dalaï lama. La première différence est que dans le théravâda il ne s'agit pas de s'en remettre aux maitres, (il n'y a d'ailleurs pas d'équivalent au Dalaï lama dans cette école) mais tout juste de pratiquer sous les conseils d'un guide. La parole du Bouddha représente la Doctrine, le Dhamma. Les mahayanistes fondent leurs pratiques sur l'esprit d'éveil, et la compassion, ce qui est un "moteur" positif. Ils font le voeux "de libérer tous les êtres", au dépend de leur propre salut. Sans remettre en cause les bienfaits de la compassion, on peut se demander : Comment peut on croire pouvoir libérer tous les êtres, Bouddha être omniscient, lui même n'y étant pas arrivé et n'ayant pas évoquer cette possibilité ?

Pour essayer de comprendre cette énigme, je suis allé sur un forum de discussion d'un site de bouddhisme tibétain, et j'ai posé les questions qui me préoccupaient. J'avoue que c'est assez direct, mais j'ai eu la chance d'avoir la réponse d'un rinpoché. Mais très vite la discussion s'arrête, et reste sans suite.

 

http://www.dharmaling.info/index.php?name=Forums&file=viewtopic&t=257

 

Ce sont des problèmes de doctrine qui vous ennuient peut être. Mais c'est fondamental pour parvenir à éloigner les "vues fausses". Lorsque l'on connaît les dérives qui existent, si certaines personnes invoquent les Bouddhas tels des dieu, ... à quoi cela mène. C'est carrément opposé à la Doctrine de Libération enseignée par Bouddha. Si un gourou fou, soi disant bouddhiste se préoccupe de gazer des gens dans le métro, c'est qu'il y a aussi de gros soucis.  

Car concernant la doctrine elle même, cela n'engage que moi, mais je constate que le mahayana et ses enseignements amènent souvent plus de confusion qu'autre chose. En témoignent les si fréquents livres sur le Dharma, qui ne permettent pas de comprendre ce qu'est réellement la science de la Libération. Si bouddha établit des règles mathématiques -absolues-, celles du dhamma, on ne pourrait les détourner à son insu. Exemple pour le dhamma de bouddha:       

 

Samsâra x (les êtres sensibles + ignorance) = La souffrance (dans le samsâra).

Samsâra x (les êtres sensibles + dhamma correctement appliqué) = Le nibbâna (hors du samsâra).

On pourrait remplacer dhamma (enseignements du Bouddha) par Magga (la voie menant à Nibbâna).

 

Maintenant voici la règle du Mahayana:

Samsâra x (les êtres sensibles + bodhicitta) = Libération de tous les êtres du samsâra.

Le bodhicitta est l'esprit d'éveil, d'amour et de compassion qui permettrait de libérer tous les êtres.

 

La règle est très différente. Deuxième question : Bouddha qui, est-il dit avait l'omniscience (propre à son éveil), pourquoi n'a t'il pas enseigné cette règle de libération de tous les êtres? Là je peux vous répondre: Parce que nous seuls pouvons prendre en main notre destinée, nous seuls nous avons la possibilité de nous libérer, nous seuls avons la capacité de faire ce qui est bien pour nous. C'est tout le message du Bouddha. Son enseignement porte sur cette libération, par nous même.

"Soyez votre propre flambeau, votre propre lumière."

Est-ce que toutes les pratiques rituelles, les croyances en les divinités et les bouddhas des royaumes célèstes, les récitations de mantras, les prosternations, les divinations, courantes chez les Tibétains, ne sont elles pas opposées aux enseignements du Bouddha? ..... Je pense que tout ceci est très plaisant à pratiquer mais ce n'est pas le Dhamma.

 

Par exemple, voici une expérience à ce sujet : j'ai vu lors d'un voyage en Mongolie, des moines à Ulaan Bator, réciter des mantras après avoir bu une boisson très populaire, à base de lait de jument fermenté, c'est à dire alcoolisée. (voir les 5 préceptes de base)

J'ai aussi vu ce qu'était le bouddhisme japonais, cela n'a plus rien à voir avec le Dhamma. Les moines et responsables des sectes fonctionnent comme une entreprise, qui brasse et rapporte beaucoup d'argent, et sans payer de taxes. Les familles font appel à eux lors des décés, les "moines" récitent des prières, en échange d'un don moyennant 10 000 Euros pour une seule cérémonie. Et ceci pour une personne morte, la cérémonie se répétant après un an, trois ans, puis cinq ans. Est ce un moyen d'acheter sa prochaine vie?   

Dans le zen, est ce que l'omission de Magga (la voie menant à nibbâna), en une pratique philosophique autre, ne porte elle pas préjudice à la pratique du bouddhisme? .....Est ce que le bouddhisme est compatible avec le Bushido? (code d'honneur des samourais) 

Le théravâda a t'il le monopole de la pratique parfaite? Pas du tout! Môhan Wijayaratna rapporte dans son livre "le dernier voyage du Bouddha", qu'il fut un temps dans une contrée théravâdine où les moines demandaient aux villageois de laisser passer une nuit au monastère à leur fille qui allait se marier .... 

 

Alors, il s'agit bien de cela, ce que l'on nomme bouddhisme aujourd'hui... ce n'est pas le bouddhisme tel que l'a enseigné Bouddha. Et si vous me dites : Et la tolérance? Je vous répond : Pas de problème si on appelle un chat un chat! Car ce qu'à enseigné Bouddha, en dehors de toutes les adaptations aux cultures, de tous les aspects ésothériques et de mixité avec les croyances, c'est la voie qui méne à la libération de la souffrance et du cycle des renaissances, c'est la voie unique de l'observation directe des phénomènes. Et pas ... autre chose!

 

 

Lorsque les moines deviennent riches (eux qui sont censés ne pas toucher d'argent), là commence la corruption, le dharma devient un business. 

Et le pire, il ne faut pas être nourrit par la confusion. 

Les transformations n'ont pas épargné le Dhamma, Bouddha savait que son enseignement déclinerait, (soumis comme toutes choses à la non-permanence), à cause des moines dont la pratique serait pervertie.  

La pratique pervertie est elle celle qui est mieux représentée en France? Car ces écoles et ces lieux apportent beaucoup aux pratiquants, s'ils leurs apportent le bonheur, mais le bonheur lui même est impermanent. S'ils n'apportent pas le chemin menant à la pleine destruction des souillures mentales, à l'arrêt total des désirs insatiables, de l'aversion, de l'illusion et de la souffrance, que propose et enseigne Bouddha dans son Dhamma, alors qu'est-ce?

 

J'invite chacun à avoir une reflexion sur ces aspects de la réalité.

 

Voilà; ceci dit, oui, il existe le bouddhisme tibétain, haut en couleur avec les maîtres, les rinpochés, les émanations et les réincarnations. Ce n'est pas ce qui nous concerne ici, mais je les invite à se joindre à nous. Ceci dit, oui, il y a le zen, (que mon défunt grand père pratiquait) et la vacuité de l'être ici et là, le zazen et les koens, et aussi les mille sectes du Japon. Ce n'est pas ce qui nous concerne ici, mais je les invite à se joindre à nous. Ceci dit, oui, il y a le vajrayana, véhicule du diamant, le tantrisme, et le yoga, avec beaucoup de rituels secrets. Ce n'est pas ce qui nous concerne ici, mais je les invite à se joindre à nous.

 

 

 

HIER- AUJOURD'HUI.

 

Dans la mesure ou le Dhamma, la Réalité, les lois naturelles de l'univers sont intemporelles, ce Dhamma s'applique quelquesoit la culture ou l'époque.

L'urgence de notre sort dans le samsâra doit nous faire prendre conscience de notre terrible condition. Bouddha offre aux hommes et femmes l'ultime libération, celle du nibbâna, domaine hors des phénomènes conditionnés. Cette voie n'est certe pas évidente, elle est même décrite comme dure à concevoir et à appliquer, car notre mode de vie est basé sur l'attachement et la recherche de plaisirs, la convoitise.  

L'enseignement original a perduré. Et nous avons la preuve de son existence, la parole du "maître" est disponible. Comme le dit le Bhikkhu (moine) franco-suisse Dhamma Sâmi, vivant en Birmanie: "C'est une chance incroyable d'avoir toujours accès aujourd'hui aux enseignements du Bouddha". 

 

Le Théravada (l'école des anciens), qui est présent en Thailande, au Laos, en Birmanie, au Sri lanka, et au Cambodge, a préservé, le Bouddhisme du Bouddha, n'ayant connu aucune réforme, et maintenue par tradition orale la parole du "parfait" (mémorisation complète de tous les sermons du Bouddha à sa mort, puis retranscription du canon Palî pour éviter sa perdition, quelques siècles après la mort de Bouddha). Bouddha n'a jamais souhaité de division du Sangha.

 

LUI. (Eveillé mort pourtant depuis plus de 2500 ans)

Bouddha est l'homme délivré (des souillures mentales), qui a atteint "l'autre rive". Il propose à ceux qui l'entende et l'écoute le moyen de traverser jusqu'à cette rive, nommé le nibbâna. Lorsque Bouddha prêchait, tout son enseignement était visible, perceptible, exposé sous les yeux de chacun, par le corps et l'esprit irréprochable, l'attitude éthique parfaite du groupe de rennonçants, une communauté réunissant jusqu'à 100 000 moines. Ce Dhamma réalisable par chacune des personnes qui croisaient sa communauté, avait pour preuve vivante, le Bouddha, ses fidèles, et leur réalisation exemplaire.   

 

La croyance en la réincarnation était comme aujourd'hui courante, en Inde. Bouddha exprima qu'il s'agissait en réalité d'une renaissance. Nuance qui élimine la croyance en une âme immortelle, une conscience unique infinie, et d'autres théories éternalistes. Il ne dit pas non plus que tout fini lors de la mort. Si vous pensez que rien ne subsiste après la mort, il s'agit également d'une croyance. Dans le Bouddhisme, il n'est pas question de croire- une confiance en l'enseignement du Bouddha est nécessaire- mais par une observation des phénomènes tels qu'ils se produisent, nous expérimentons la connaissance d'absence d'un "soi", d'un "moi", d'un principe existant en soi, pour soi. Cette prise de conscience déshabille toutes nos conceptions et nos croyances aveugles. Etre bouddhiste aujourd'hui ce serait d'abord nous débarrasser de nos croyances en ce qu'est le Bouddhisme.    

 

Bouddha enseigne après l'avoir connu, que seul le principe de vie persiste et poursuit sa route de vie en vie, en changeant de formes, c'est "la soif" de revivre, d'expérimenter, de désirer, de s'attacher qui assure les renaissances successives. Cette soif, cet objet que Bouddha estime source de souffrances et d'errance dans le cycle des renaissances, le samsara. Pourquoi Bouddha a-t-il expérimenté la cessation (le nibbâna)? Parce qu'il a profondément observé, expérimenté et connu la nature réelle des phénomènes, qu'il nomme les 3 caractéristiques : Insatisfaction, impermanence, non-soi. Par le questionnement et l'observation sur l'origine de la souffrance, il en a déduit les 12 facteurs de conditionnements, la coproduction conditionné.

 

Lui observe le samsara depuis un point de vue extérieur, ayant complètement déraciné "la soif" de renaissance, de désir, d'attachement, d'illusion, propre à ce cycle. Lui propose la fin complète de la souffrance, des attachements et de la "soif" (tanha), l'ultime et parfaite voie de libération.  

 

Bouddha expose sa doctrine, il parle et montre. Parfois il expose la base: les 4 nobles vérités, souvent il répond à toute les personnes le questionnant. Ce sont tous des renoncants, des moines en robe rouge, bordeaux, orange, qui le suivaient et formaient sa communauté. Ils ne font toujours aujourd'hui qu'un seul repas par jour, et s'efforcent de faire des actions bénéfiques. Ils ne font qu'un seul corps avec le Dhamma, c'est le meilleur moyen d'honorer encore le Bouddha.

 

L'enseignement du Bouddha repose sur une base d'application d'une conduite éthique, puis de la pratique de l'attention, et le développement de la compréhension réelle des phénomènes. 

 

 

Publié dans Histoire

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