Satipatthâna-sutta

Publié le par Pierre Langlais

 

 

 

Satipatthâna-sutta   (Etablissement de l'attention).

 

 

Un jour que le bouddha se trouvait au pays des Kurus, dans un village nommé Kammassadhamma, il entreprit d'exposer la doctrine de l'attention à ses disciples :

 

"Il n'y a qu'un seul sentier, ô bhikkhus, conduisant à la purification des êtres, à la conquête des douleurs et des peines, à la destruction des souffrances physiques et morales, à l'acquisition de la conduite droite, à la réalisation du Nibbana, ce sont les quatre sortes d'établissements de l'attention.

 

Quelles sont ces quatre sortes ?

 

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu observant le corps demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains; observant les sensations..., observant l'esprit..., observant les sujets différents, il demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains."

 

 

1-1 l'établissement de l'attention sur la respiration ~ Ânâpanasati ~

 

 

"Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant le corps ?

 

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu étant allé dans la forêt, ou au pied d'un arbre, ou dans une maison isolée, s'assied, les jambes croisées, le corps droit, son attention fixée devant lui. Attentivement il aspire, attentivement il expire. Aspirant lentement, il sait "Lentement j'aspire". Expirant lentement, il sait " Lentement j'expire". Aspirant rapidement, il sait "Rapidement j'aspire". Expirant rapidement, il sait "Rapidement j'expire". "Ressentant tout le corps, j'aspire", ainsi s'entraîne t-il. "Ressentant tout le corps , j'expire", ainsi s'entraîne t-il. "Calmant les activités du corps, j'aspire", ainsi s'entraîne t-il. "Calmant les activités du corps, j'expire", ainsi s'entraîne t-il.

 

 

1-2 l'établissement de l'attention sur le corps ~ Kâyagatâsati ~

 


De même, ô bhikkhus, qu'un habile tourneur ou un apprenti tourneur, tournant lentement sait : "Lentement je tourne", tournant rapidement il sait : "Rapidement je tourne". De même, ô bhikkhus, un bhikkhu aspirant lentement sait : "Lentement j'aspire", aspirant rapidement il sait : "Rapidement j'aspire". "Calmant les activités du corps, j'aspire", ainsi s'entraîne t-il. "Calmant les activités du corps, j'expire", ainsi s'entraîne t-il.

 

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l'apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l'apparition et la disparition du corps. "Voilà le corps", cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s'attache à rien dans le monde. C'est ainsi, ô bhikkhus, qu'un bhikkhu demeure observant le corps.

 

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant sait : "Je vais", étant debout, il sait "Je suis debout", étant assis, il sait : "Je suis assis", étant couché, il sait : "Je suis couché", le corps étant dans telle ou telle position, il le sait être dans telle ou telle position.

 

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l'apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l'apparition et la disparition du corps. "Voilà le corps", cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s'attache à rien dans le monde. C'est ainsi, ô bhikkhus, qu'un bhikkhu demeure observant le corps.

 

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant ou revenant en est parfaitement conscient, regardant devant ou autour de lui, il en est parfaitement conscient, étendant ou repliant les membres, il en est parfaitement conscient, portant un bol et les robes monastiques, il en est parfaitement conscient, mangeant, buvant, mastiquant, goûtant, il en est parfaitement conscient, déféquant, urinant, il est parfaitement conscient, marchant, étant debout, s'asseyant, s'endormant, s'éveillant, parlant, se taisant, il en est parfaitement conscient.

 

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l'apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l'apparition et la disparition du corps. "Voilà le corps", cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s'attache à rien dans le monde. C'est ainsi, ô bhikkhus, qu'un bhikkhu demeure observant le corps.

 

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d'impuretés diverses : "Il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine."

 

De même, ô bhikkhus, que s'il y avait un sac à deux ouvertures rempli de graisses diverses, telles que : riz, riz brut, pois chiches, haricots, sésames, riz perlé, alors un homme qui voit bien l'ayant ouvert , examinerait : "Ceci est du riz, ceci est du riz brut, ceci est des pois chiches, ceci est des haricots, ceci du sésame, ceci du riz perlé", de même ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d'impuretés diverses : il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine.

 

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l'apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l'apparition et la disparition du corps. "Voilà le corps", cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s'attache à rien dans le monde. C'est ainsi, ô bhikkhus, qu'un bhikkhu demeure observant le corps.

 

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu examine le corps, tel qu'il est placé par éléments : "Il y a dans ce corps l'élément terre, l'élément eau, l'élément feu, l'élément air".

 

De même ô bhikkhus, qu'un habile boucher, ou un apprenti boucher, ayant tué une vache va s'asseoir à un carrefour l'ayant débitée en morceaux, de même, ô bhikkhus, un bhikkhu examine ce corps tel qu'il est placé par éléments : "Il y a dans ce corps l'élément terre, l'élément eau, l'élément feu, l'élément air".

 

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l'apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l'apparition et la disparition du corps. "Voilà le corps", cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s'attache à rien dans le monde. C'est ainsi, ô bhikkhus, qu'un bhikkhu demeure observant le corps.

 

 

 

 

La suite:

1-3 contemplation du champ des morts ~ Sîvatikâ ~

Publié dans Sutta

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Salut Pierre ,<br /> très joli site ,le tien aussi ,très complet sur un sujet qui me tient à coeur (mais que j'ai moins développé que toi sur mon blog lol) ,le Dhamma du Bouddha<br /> Tu es pratiquant laique ? plutot du Théravada ?<br /> De mon coté ,je reste sympathisant bouddhiste pour le moment ,(malgrès mon pseudo lol) ,mais j'essaye de pratiquer chaque jour un peu ,à mon niveau ,méditer ,observer... ,j'ai 28 ans ,mais "j'etudie" plus serieusement la voie bouddhiste depuis 5 ou 6 ans<br /> (je suis entre autre allé quelques fois à Dhagpo kagyu ling en Dordogne ,et au centre de Thich nhat hanh ,pour la tradition zen vietnamienne )<br /> C'est tout pour le moment<br /> Je connais "un peu" le Vénerable Dhamma Sami ,avec qui j'ai pas mal discuté par email à mon retour du japon en mai 2004 ,car j'avais aussi aimé le reportage qui lui avait été consacré (si tu l'as vu) sur france5 ,il y a 2 ans environ (Paris -rangoon ,métamorphose d'un sdf )<br /> Merci encore pour ton avis ,<br /> Bonne continuation sur la voie<br /> Amicalement
Répondre