Vipassana

Publié le par Langlais Pierre

Vipassana

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici plusieurs approches de Vipassana, principalement selon la tradition du Vénérable Mahasi Sayadaw, qui aideront à cerner ce que cette technique d'observation représente :

 

 

 

 

 

 

Pour commencer, des définitions selon Sayadaw U Pandita :

Vipassana : Littéralement, « voir selon des modes différents ». L’observation énergique des phénomènes physiques et mentaux sous leur aspect d’impermanence, d’insatisfaction et d’absence d’un soi ou d’une essence intrinsèque et indépendante.

Vipassana Jhana : 1) la focalisation continue de l’esprit sur les paramattha dhammas, c’est-à-dire les objets qui peuvent être expérimentés directement, sans la médiation de concepts. 2) L’esprit qui se déplace d’un objet à l’autre en restant fixé sur les caractéristiques d’impermanence, d’insatisfaction et d’insubstantialité. 3) L’esprit capable de rester concentré sur la béatitude de nibbâna.

 

 

 

 

 

 

Deux questions et réponses essentielles concernant vipassana, par Vénérable Sayædaw Ja¥ila :

 

 

 

 

 

 

-« qu'est-ce qui doit être observé pour développer vipassana ? »

 

 

 

-« Dans quel but et quand contempler les agrégats ? »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La réponse à la question « qu'est-ce qui doit être observé pour développer vipassana ? » est : « les cinq agrégats de l'attachement (upædænakkhandhæ) ». C'est-à-dire qu'il convient de contempler ces cinq agrégats, qui, lorsqu'ils ne sont pas observés au moment de leur apparition, sont assujettis à l'attachement.

 

 

 

Les cinq upædænakkhandhæ (agrégats de l'attachement) sont :

 

 

 

1. rþpakkhandhæ (agrégat de la matière)

 

 

 

2. vedanakkhandhæ (agrégat des sensations)

 

 

 

3. saññækkhandhæ (agrégat des perceptions)

 

 

 

4. sa³khærakkhandhæ (agrégat des volitions mentales)

 

 

 

5. viññæ¼akkhandhæ (agrégat de la conscience)

 

 

 

Si les yogi ne réalisent pas qu'un être humain n'est rien d'autre qu'un groupe de cinq agrégats, il sera convaincu que les phénomènes physiques et mentaux sont atta, c'est-à-dire : je suis MOI, lui est un homme, elle est une femme, etc. Il risquera alors d'être très attaché à cette vue incorrecte qu'on appelle sakkæya di¥¥hi. Pour cette raison, il convient de s'entraîner à vipassana jusqu'à développer une compréhension juste des cinq agrégats.

 

 

 

Comment convient-il de contempler les phénomènes avec une vue juste ? Comme le font les yogi ici et maintenant, en notant durant la marche « pas gauche, pas droit » ou « lever, poser » ou « lever, avancer, poser », etc. Nous procédons exactement comme il est indiqué dans le mahæ satipa¥¥hæna sutta : « gacchanto væ gacchæmøti pajænæti ».

 

 

 

Pendant la marche, lorsque le yogø note le mouvement du pas gauche : le mouvement lui-même est l'agrégat de la matière ; le fait qu'il soit agréable ou désagréable est l'agrégat des sensations ; le fait de le noter est l'agrégat des perceptions ; le fait d'effectuer ce pas est l'agrégat des volitions mentales ; la conscience qui le connaît est l'agrégat de la conscience.

 

 

 

Cela constitue donc les cinq agrégats de l'attachement. Le yogi qui n'observe pas le mouvement des pas durant la marche pensera : « c'est MOI qui avance, c'est MON pied qui avance », etc. Cette vue, qui a pour caractéristique de croire que ceci est « moi », est précisément l'attachement des cinq agrégats.

 

 

 

Pendant l'assise, lorsque le yogi note « assis, toucher » : le corps assis est l'agrégat de la matière ; le fait que ce soit agréable ou désagréable est l'agrégat des sensations ; le fait de le noter est l'agrégat des perceptions ; l'effort de noter est l'agrégat des volitions mentales ; la conscience qui connaît est l'agrégat de la conscience.

 

 

 

Lorsque le yogi note : « monter, descendre », ce gonflement et ce dégonflement de l'abdomen sont l'agrégat de la matière ; le fait que ce soit agréable ou désagréable est l'agrégat des sensations ; le fait de noter ces mouvements est l'agrégat des perceptions ; l'effort de les noter est l'agrégat des volitions mentales ; la conscience qui les connaît est l'agrégat de la conscience.

 

 

 

 

 

 

« Dans quel but et quand contempler les agrégats ? »

 

 

 

 

 

 

La réponse est : « Pour empêcher l'attachement, la contemplation doit être effectuée au moment de leur apparition. » Si le yogi note le gonflement, le dégonflement, le mouvement, la vision, le son, la consommation de nourriture, etc., au moment même de l'apparition de chacun de ces phénomènes, l'attachement peut être évité. Dans le mahæ satipa¥¥hana sutta, il est dit : « kæye kæyænupassø viharati, ætæpø sampajæno satimæ vineyya, loke abhijjhæ domanassa ». Cela signifie que lobha (l'avidité) dosa (l'aversion) et l'attachement peuvent surgir si les yogi ne notent pas les phénomènes physiques et mentaux au moment où ils apparaissent. Ces phénomènes doivent donc être notés dans le présent, au moment même de leur apparition. De la même manière, il faut noter les sensations au moment même de leur apparition.

 

 

 

C'est pourquoi, à la question « Dans quel but et quand contempler les agrégats ? », il est répondu : « Pour empêcher l'attachement, la contemplation doit être effectuée au moment de leur apparition. » Si un phénomène n'est pas observé au moment de son apparition, l'attachement peut naître. Par exemple, en entendant un son agréable, s'il n'est pas noté, l'attachement surgira et ce son sera perçu comme une mélodie, un son plaisant. De la même façon, en percevant une vision agréable, si elle n'est pas notée, l'attachement surgira et cette vision sera perçue comme un beau paysage, une vision plaisante.

 

 

 

Ensuite, on peut supposer que ces agrégats sont bons, beaux et permanents. On peut aussi affirmer : « les sons que je perçois m'appartiennent, c'est MOI qui les perçois », « les visions que je perçois m'appartiennent, c'est MOI qui les perçois », etc.

 

 

 

Pour éviter de telles illusions, chaque yogi doit contempler dans la mesure du possible tous les phénomènes physiques et mentaux qu'il perçoit. Ainsi, en développant cet entraînement sans relâche, il comprendra que tout ce qui apparaît est condamné à s’anéantir, et qu'il n'y a donc pas de raison de s'y attacher. Le yogi pourra alors se défaire des vues erronées quant à l'existence du MOI et de la personnalité (sakkæya di¥¥hi).

 

 

 

En poursuivant assidûment le développement de la vipassana, le yogi comprendra par lui-même que tout est assujetti à la souffrance et que rien n'est permanent. Il comprendra aussi les caractéristiques naturelles de tout ce qui apparaît dans le corps, telles que les tensions, les irritations, les douleurs, les fourmillements, etc.

 

 

 

En notant une douleur, le yogi connaîtra les caractéristiques de la douleur. S'il ne la note pas, il ne pourra pas la connaître. Une fois que ces caractéristiques seront connues, le yogi verra clairement sa³khata lakkha¼æ. C'est-à-dire que les phénomènes se décomposent en trois parties : le début (l'apparition), le milieu (la durée), et la fin (l'anéantissement).

 

 

 

Plus tard, il verra les caractéristiques d’anicca, dukkha et anatta.

 

 

 

Quand un yogi aperçoit une file de fourmis de loin, il ne voit qu'une ligne noire. S'il s'en approche, il peut distinguer les insectes un à un. En étant tout près, il peut voir que chaque insecte est constitué d'une tête, d'un thorax et d'une queue. De la même manière qu'au début de son entraînement, un yogi ne voit que des objets grossiers. Une fois que l'attention se développe et que les observations deviennent plus nombreuses, il commence à percevoir les conditions changeantes d'instant en instant.

 

 

 

En poursuivant toujours à s'entraîner au développement de la vipassana,

 

 

 

le yogi percevra distinctement l'apparition et la disparition des phénomènes. Cela conduit à la connaissance de la caractéristique d’anicca, autrement dit, que rien n'est durable. En même temps, le yogi réalise, que, du fait que tout phénomène qui apparaît s'anéantit aussitôt, rien ne peut être plaisant. Il comprend ainsi que tout est assujetti à l'insatisfaction et à la souffrance. Il s'agit de la connaissance de la caractéristique de dukkha.

 

 

 

Une autre réalisation que le yogi fera est que les choses ne se produisent

 

 

 

pas selon sa volonté, que rien n'est jamais prévisible à l'avance. Cette connaissance est celle de la caractéristique d’anatta. À ce moment, le yogi comprendra par lui-même que les principales caractéristiques inhérentes à toutes choses sont anicca, dukkha et anatta. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vipassana par J.P. Schnetzler (« la méditation bouddhique »):

 

 

 

 

 

 

Le terme vipassana, purement bouddhique, s’explique par le verbe vipassati : voir de différentes façons, pénétrer profondément un objet. Il concerne cette vision immédiate, quasi-intuitive, qui jaillit soudainement à maintes et maintes reprises, de la réalité des choses telles qu’elles sont, suivant l’enseignement bouddhique (anicca, dukkha, anatta). Arriver à « voir » ainsi la totalité du monde phénoménal, grossier ou subtil, et du monde sans forme, tel est l’objet de la vision bouddhique. Il va de soi qu’un non-Bouddhiste n’a pas à cultiver une telle forme de médiation, pour lui dénuée de sens et, qu’inversement celui, qui spontanément voit ainsi le monde, est prédestiné à la Voie bouddhique. Dans les textes vipassana a plusieurs quasi-synonymes dont nous retiendrons Pañña (compréhension, intelligence intuitive, connaissance transcendante, sagesse, pré-connaissance, vision pénétrante) plus répandu sous sa forme Sanskrite Prajnâ (…) La signification du terme se ramène au niveau le plus général, à celle du « principe sous-jacent à toutes les formes de connaissance » (Shwe Zan Aung) et qui à lui seul peut mener au Nirvâna, l’être qui aura réalisé la libération par la sagesse (Pañña-vimutti). Il n’est pas inutile de rappeler l’importance de Pañña dans le Théravâda en puisant dans le Visuddhimagga quelques extraits simplifiés.

1. Qu’est-ce que la Sagesse  ?

 

 

 

C’est la compréhension pénétrante associé à une pensée pure.

 

 


 

2. En quel sens est-ce la Sagesse  ?

 

 

 

Parce qu’elle surpasse la perception et la connaissance distinctive. La perception (sannâ) connaît d’un objet sa couleur ou sa forme mais non sa nature intrinsèque. La connaissance distinctive (vinnâna) comprend la couleur, la forme, la nature intrinsèque, mais ne réalise pas la manifestation de la voie supra-mondaine. La Sagesse connaît l’objet, sa nature intrinsèque, et atteint la Voie.

 

 

 

3. Quels sont les caractéristiques, fonction, manifestation, et cause prochaine de la Sagesse  ?

 

 

 

Sa caractéristique est de pénétrer la vraie nature des choses, sa fonction de dissiper les ténèbres de l’ignorance, sa manifestation, l’absence d’égarement, sa cause prochaine, la concentration.

 

 

 

4. Combien y a-t-il de variétés de Sagesse ?

 

 

 

(…) Retenons que cette Sagesse peut être mondaine (lokiya) ou supra-mondaine (lokuttara), influencée par ou libre des purulences (âsava), réalisée par le raisonnement, la compréhension des textes ou la méditation, et qu’elle consiste dans la connaissance des quatre Vérités -des Ariya-.

 

 

 

5. Comment la Sagesse peut-elle être développée ?

 

 

 

Par la compréhension de l’enseignement bouddhique concernant les agrégats (khandhas), la conditionnalité des phénomènes et notamment de la chaîne des douze origines interdépendantes (paticcasamuppâda) quiconstituent le sol ou Pañña se développe, cependant que la purification morale et mentale constitue ses racines et la purification de Pañña elle-même, son tronc et ses branches.

 

 

 

6. Quels sont les résultats du développement de la Sagesse  ?

 

 

 

En bref, la destruction et pas seulement l’atténuation des purulences (âsava), l’accomplissement de la voie des Ariya, la libération, le Nirvâna, dont les méthodes vipassana constituent la voie directe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ « ABC » de Vipassana par Dhamma sami :

 

 

 

 

A

 

Analyse

 

La toute première étape qui nous pousse à entamer une démarche susceptible de nous mener à la réalisation du dhamma, c'est l'analyse. Nous remettons tout en question : nos convictions, nos idées, nos croyances, nos principes, nos habitudes, notre manière de vivre, de travailler, etc.

 

 

 

Nous vidons entièrement notre sac sur le sol et considérons chaque élément en détail. Pour chacun de nos projets, de nos souhaits et de nos ambitions, nous essayons de réfléchir concrètement, par soi, les bénéfices ou les inconvénients, l'utilité ou l'inutilité, que nous pouvons en retirer pour nous-mêmes ou pour les autres. Dans ces analyses, nous prenons bien soin de laisser de côté tout ce que nous en savons par les autres, même des personnes de confiance. L'essentiel est de comprendre par soi-même, pour chaque chose, si elle est avantageuse, futile ou nuisible.

 

 

 

En s'entraînant à observer le monde tel qu'il est, en sachant objectivement et régulièrement analyser les situations, des prises de conscience se produisent naturellement ; de plus en plus fréquemment et de plus en plus profondément.

 

 

 

Seule, une investigation minutieuse l'existence que nous vivons nous permet de comprendre par soi-même – sans appui sur des on-dit non vérifiables –, ce qui est sain et ce qui est malsain. Là est le début de la sagesse. Une autre conséquence est de savoir vraiment ce que nous voulons. Ainsi, nous pouvons nous engager pleinement, en toute confiance et efficacement, sur une voie riche en bénéfices à court et à long terme. Tant que la bienveillance, la prudence et l'analyse objective – dépourvue de tout préjugé et de toute croyance – sont de mise, la voie choisie est profitable, car elle est inéluctablement orientée vers le développement de la connaissance juste de la réalité.

 

 

 

Pour une analyse valable, il importe d'abandonner, de rejeter, de mettre une croix sur toutes nos croyances, même si nous sommes intimement convaincus (ce qui est généralement le cas) de leur véracité. Cet abandon est le plus difficile à faire, car les croyances sont les attachements les plus profonds que nous ayons.

 

 

 

Grâce à l'analyse sur les conditions de notre existence, nous comprenons – entre autres – que le fait de prendre plaisir à une sensation provoque de l'attachement. La fin de cette sensation plaisante provoquera alors inévitablement de la souffrance, à la mesure même de l'attachement qui aura été créé pour elle. Par exemple, plus nous nous attachons à un être, et plus nous éprouverons de la souffrance à sa mort (ou en s'en séparant d'une manière ou d'une autre). Naturellement, il en est de même pour la moindre des sensations. Il va sans dire que cette souffrance est sans le moindre bénéfice, et même plutôt néfaste. L'attachement est donc néfaste, stupide et sans bénéfice. En nous séparant d'une personne pour qui nous n'avons pas d'attachement, nous n'éprouvons aucune souffrance ; le mental reste clair. Est-il besoin de préciser que nous sommes beaucoup plus amènes d'aider sainement une personne pour qui nous n'avons pas d'attachement ?

 

 

 

Nous comprenons aussi que l'existence n'est qu'un flot continuel de souffrances, dans lequel nous ne pouvons rien faire d'autre que tourner en rond. Parfois, nous tournons en rond agréablement, parfois nous tournons en rond désagréablement. Quelle satisfaction peut-il y avoir à cela ?

 

 

 

Pour mettre un terme à la souffrance, il n'y a qu'un moyen : l'éradication de l'avidité, de l'aversion et de l'ignorance, qui constituent la racine de l'attachement, de toutes les impuretés du mental. Seule, la paix de nibbána est vide de souffrance. Pour gagner cette paix, il faut alors éliminer l'avidité, l'aversion et l'ignorance. Pour éliminer l'avidité, l'aversion et l'ignorance, il convient de s'entraîner au développement de la connaissance juste de la réalité.

 

 

 

Lorsque cette connaissance est pleinement accomplie, l'ignorance est éradiquée, et le reste des impuretés mentales ne se manifestent plus jamais. N'étant plus attaché aux sensations, le mental cesse de courir vainement après les plaisirs sensoriels.

 

 

 

Par une analyse profonde de la réalité, ayant trouvé par nous-mêmes la voie juste, nous devons établir les bases de notre entraînement...

 

 

 

B

 

Bases

 

Nos actes corporels, verbaux, et même mentaux, sont dominés par la bienveillance et la bienfaisance. Nous nous entraînons à la générosité chaque fois que s'en présente l'opportunité. Nous octroyons des dons, de préférence à des personnes qui en ont besoin. Le don en nature est toujours nettement plus positif que le don d'argent, car d'une part, il nécessite plus d'effort, et d'autre part, on est assuré qu'il s'agira d'un don sain, qui ne pourra pas être transformé en quelque chose de négatif (mauvaise distribution de l'argent, achat d'alcool, etc.)

 

 

 

Toutefois, le don n'est pas limité aux objets. Nous donnons aussi de notre temps, de notre présence, de notre savoir. La pratique idéale de la générosité consiste à donner toujours ce que nous avons de mieux, de neuf, de beau, de belle qualité, tout en gardant pour soi ce qui est moins bien, usagé, laid, de mauvaise qualité, ou plus simplement, savoir se contenter de peu, ne garder pour soi que ce qui est strictement nécessaire.

 

 

 

Outre le développement d'actions méritoires, comme la générosité ou la bienveillance, la base de la voie qui conduit à la connaissance juste de la réalité est principalement constituée par la vertu. Pour nous établir dans la vertu, nous n'avons rien à faire ! Au contraire, il nous faut seulement nous abstenir de faire ce qui est malsain. Rien n'est plus facile, sauf si nous avons de mauvaises habitudes fortement imprégnées. Dans ce cas, c'est précisément sur ces faiblesses qu'il nous faut focaliser notre entraînement de tous les jours.

 

 

 

Il est impossible d'envisager une progression dans la concentration ou dans la vision directe de la réalité en adoptant une mauvaise conduite. Pour développer la connaissance, le mental doit être pur. S'il est entaché de haine, de malhonnêteté, de lubricité, de tromperie, d'intoxication ou d'avidité excessive, comment peut-il voir la réalité telle qu'elle apparaît ? Dans ces conditions, comment peut-il œuvrer à l'accroissement de la tranquillité, de la concentration et de la sagesse ?

 

 

 

Il est donc primordial de faire de notre existence, de chaque situation qu'elle nous offre – facile ou difficile –, un entraînement à la vertu, où nous évitons tout acte susceptible d'être nuisible, voire inutile. Nous nous efforçons d'avoir le mental toujours clair, de plus en plus propre, en demeurant parfaitement honnête, quel que soit le contexte.

 

 

 

Quelle que soit notre voie, le minimum auquel nous devrions nous tenir est l'observation des cinq préceptes.

 

 

 

Une fois bien établis dans la vertu, nous sommes prêts pour commencer l'entraînement du développement à vipassaná...

 

 

 

C

 

Commencement

 

L'entraînement à la vision directe, qui mène à la libération de toutes les souffrances et de toutes les insatisfactions, est comme une haute montagne. Le début est aisé pour la plupart d'entre nous. La dernière pente qui mène au sommet, très abrupte, exige toute notre énergie, toute notre concentration, toute notre vigilance et toute notre confiance. Armés de ces bons piolets et de ces bonnes cordes, nous sommes en mesure d'escalader la pente finale de la vipassaná avec la plus grande des facilités.

 

 

 

Pour ce faire, l'idéal est évidemment une retraite intensive de plusieurs mois dans un centre de méditation. Toutefois, il se peut que nous n'ayons pas la possibilité de le faire, ou tout du moins pas dans l'immédiat. Il y a deux raisons principales à cela : soit parce que nous ne sommes pas prêts à mener une telle existence, où l'effort et la concentration sont appliquées sans relâche – de l'instant du réveil à celui de l'endormissement le soir –, soit parce que nous avons encore des obstacles qui nous empêchent de partir (travail, enfants, responsabilités, moyens insuffisants, etc.)

 

 

 

Dans tous les cas, rien ne nous empêche de nous entraîner à l'observation des perceptions de manière occasionnelle. Certes insuffisante, cette façon de faire permet néanmoins de nous mettre petit à petit dans le bain. Contrairement à samatha, qui exige une tranquillité parfaite, l'entraînement qui développe vipassaná prend pour objet tout ce qui apparaît à la conscience, quoi que ce soit, où que ce soit, quelles que soient les conditions et quel que soit l'environnement. Cependant, un lieu peu agité et peu bruyant s'avère nettement plus propice pour un débutant.

 

 

 

Nous commençons toujours cette démarche avec les moyens dont nous disposons.

 

 

 

Ainsi, nous faisons des petites séances chez soi, durant des instants calmes et faibles en activité, avant que n'arrive le jour où l'on pourra s'y investir complètement dans un centre ou dans un monastère en Asie. Tant que nous demeurons encore au sein de la vie laïque (en famille, à l'université, au travail, etc.), nous ne pouvons rien faire de mieux que de nous entraîner à la concentration, au calme mental, à l'attention et à la vigilance chaque fois que se présente un moment creux : dans le train, dans l'autobus, dans une salle d'attente, dans un parc, à la queue aux caisses d'un supermarché, en prenant le repas, le soir avant de s'endormir, etc.

 

 

 

Cela revient, pour l'alpiniste, à s'entraîner en salle, sur un mur jonché de prises en résine, les cordes attachées à une poutre métallique. Ainsi entraîné, l'alpiniste n'en sera que plus assuré, plus rapide et plus habile le jour où il s'attaquera à la haute montagne. C'est exactement la même chose pour le mental.

 

 

 

C'est ce petit entraînement de tous les jours qui nous amèneront à diminuer progressivement notre attachement, jusqu'à n'avoir plus qu'un seul souhait : développer vipassaná jusqu'à l'éradication des impuretés mentales...

 

 

 


 

 

 

J’ajouterai quelques notes concernant la « pratique » de Vipassana :

 

 

 

 

 

 

-Etats d’esprits dans lesquels la méditation est facilitée :

 

 

 

Le calme, le recentrement sur soi-même, la neutralité, l’objectivité, la détermination, l’amour pour tous les êtres (metta).

 

 

 

Avec les facteurs d’éveil comme alliés : L’attention, l’investigation, l’énergie, la joie, le relâchement, la concentration, l’équanimité.

 

 

 

-Une fois assis le dos droit, en semi-lotus, que faire ?

 

 

 

Ne rien attendre, ne rien espérer atteindre (même pas l’éveil), accepter tout ce qui se présente à nous.

 

 

 

Etre conscient de soi-même, de sa respiration, de son corps et de son esprit.

 

 

 

Demeurer en soi-même attentif et observer les cinq agrégats.

 

 

 

Eviter de développer les pensées (même celles liées au Dhamma), en les reconnaissant le plus rapidement possible, en les bloquant si nécessaire avant leur apparition.

 

 

 

Rester au centre de chaque chose en évitant de s’attacher à quoi que ce soit.

 

 

 

Prendre et reprendre pour base d’observation le mouvement de la respiration.

 

 

 

Demeurer en observation quoi qu’il arrive, observer les objets les plus visibles, observer les douleurs physiques, garder l’équilibre mental.

 

 

 

-Qu’apporte Vipassana ?

 

 

 

Dans un premier temps : L’équilibre, le bien-être, la paix de l’esprit, le refuge.

 

 

 

Par la suite, pour ceux qui persévèrent et obtiennent les fruits de la pratique -la maturité des parami- : Le nibbæna.

 

 

 

 

 

 

Metta.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Sources :

 

 

 

 

 

 

Dans cette vie même, Sayadaw U Pandita

 

 

 

 

 

 

Enseignements sur vipassanæ par le Vénérable Sayædaw Ja¥ila :

 

 

 

http://www.dhammadana.org/livres.htm

 

 

 

 

 

 

La méditation bouddhique,  J.P. Schnetzler.

 

 

 

 

« Vipassana de A à Z, toute la démarche », par le vénérable Dhamma sami : http://www.dhammadana.org/vipassana/aaz.htm

 

 

 

 

 

 


 

 

P.S : Veuillez télécharger la Police Skt. Times pour les mots Pali.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Vipassana

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