Les rêves, les actes, le kamma, par le vénérable Dhamma Sâmi

Publié le par Pierre Langlais

 

Les rêves sont ils générateurs de kamma?

Sont ils, dans un sens, la manifestation du Kamma, de nos attachements?

 

Seules, les intentions – ce qui pousse à commettre tel ou tel acte (mental, oral ou physique) – sont génératrices de kamma. C'est au niveau des volitions mentales (avant-dernier agrégat) qu'elles apparaissent. Une intention peut être développée seulement dans un instant où nous sommes conscients.

De jour comme de nuit, nous traversons un nombre incalculable d'instants de concsience et d'instants d'inconscience, mélangés en quelque sorte. Seulement, pendant le sommeil, les instants d'inconscience sont nettement plus nombreux (plus le sommeil est profond, plus ils sont nombreux). Et pendant le temps éveillé, les instants de conscience sont les plus nombreux, mais les instants d'inconscience apparaissent encore dans chaque seconde.

Dans la méditation, le développement d'une bonne concentration permet de réduire au minimum ces instants d'inconscience, ce qui offre une sensation de forte lucidité, de limpidité mentale, d'être "mieux éveillé" que d'habitude, si on peut dire.

Si nous nous rappelons parfois nos rêves, c'est bien la preuve que nous avons des instants de conscience durant le sommeil. Autrement, nous ne pourrions nous souvenir de rien.

Nous pouvons donc développer un peu de kamma en rêvant, dès l'instant où nous traversons un instant de conscience. Autrement, en dormant, nous faisons plus subir des conséquences kammiques qu'engendrer du kamma. Les rêves que nous faisons sont naturellement la conséquence de nos actes, et plus précisément les sensations (agréables ou désagréables) qu'ils génèrent.
 
Mais si nous prennons l'exemple d' une personne saoule, donc avec une conscience diminuée, voire inconsciente, elle peut développer des intentions ou volontés qui sont sous jacentes, et les mettre en action, il me semble, donc la limite est floue entre conscience-inconscience. Peut être comme vous dites est-ce du aux moments d'alternance conscience-inconscience.
 
 C'est toujours conscient qu'on agit (mal ou bien), hormis dans le cas exceptionnel du fait d'être possédé et donc d'agir contre sa propre volonté. Quand on dit "il est inconscient, c'est pour cela qu'il agit ainsi...", c'est une manière de dire. Pour reprendre l'exemple de l'ivrogne, il a toujours des instants de conscience au milieu du flot d'instants inconscients, sinon il tombe (évanouit ou endormi). Quand on commet un acte, c'est toujours conscient. Comme par hasard, un être habituellement très vertueux n'ira pas frapper des gens ou faire de grosses bêtises s'il se retrouve sous l'effet de l'alcool jusqu'à être "inconscient".
En étant attentif, on prend mieux conscience des bénéfices de la vertu et des dangers de la méconduite.
Pouvons nous mettre dans la catégorie volitions mentales, les phantasmes conscients ou inconscients, les croyances qui entrainent des actions ou des réactions, les habitudes du mental (psycho-rigidité) dues par exemple à l'éducation...?
Tous ces facteurs influencent les volitions mentales, mais n'en font pas du tout partie. Les volitions mentales, c'est seulement ce qui nous fait développer kusala ou akusala, une action profitable ou futile ou nuisible, avec plus ou moins d'avidité, plus ou moins d'aversion, et plus ou moins d'ignorance.

 

 

Vénérable Dhamma Sâmi.



 

Publié dans dhamma-vicaya

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