recit de retraite Vipassana -1

Publié le par Langlais Pierre

Récit de retraite Vipassana.

Japon – du 4 au 15 janvier 2006

 

 

 

 

 

 

Avertissement pour le lecteur : Chacun doit prendre en compte qu’une même expérience sera vécue et ressentie différement par chaque individu. Nous avons tous des moyens qui nous sont propres pour décrire une expérience interne, donc ce récit ne sera nullement une référence. En effet, durant ma pratique, j’ai utilisé des méthodes qui n’étaient pas mentionnées par l’instructeur. Ayant également débuté la vipassana de moi-même, (suivant les conseils reçus du vénérable Dhamma Sami, ou selon les instructions trouvées dans le livre du vénérable Jatila sur la vipassana, de la tradition Mahasi Sayadaw), certaines différences de technique ont été perçues par rapport à celle qui concerne cette retraite (de la tradition Sayagyi U Ba Khin). Lors de cette retraite il est demandé de s’en remettre entièrement à cette technique pour lui donner toute sa chance, cependant conditionné par ma pratique première, j’ai aussi utilisé la vipassana que je connaissait. Il me semblera plus juste d’en trouver les points commun plutôt que de chercher à les différencier. Ce récit ne devrait donc pas influencer les futurs pratiquants à une retraite vipassana du même type, sauf lorsque des conseils spécifiques sont donnés. Pour cette raison, les détails de la procédure de la technique enseigné par S.N. Goenka selon la tradition de Sayagyi U Ba Khin, ne seront pas entièrement révélés, pour que chaque futur yogi (méditant) puissent avoir les bénéfices de les découvrir au moment opportun, seules les grandes lignes seront donc décritent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anapana sati  -  Dhammapiti  -  3 pañña

 

Les 3 premiers jours :

 

 

 

 

 

 

Kyôto, le 4 Janvier 2006. Je suis dans un petit restaurant de la gare, mon train, que je vois à travers la vitre, part dans 10 minutes. Je mange vite fait un bol de nouilles « ûdon », ceci est mon dernier repas avant ma retraite de dix jours. Je regarde ma montre, 8 minutes avant le départ, puis l’horloge, 7 minutes, puis ma montre, 6 minutes, puis l’horloge de la gare... Il est temps d’y aller.

Après une heure de route, je descend à Sonobe, et prend le bus vers Hinokiyama. On s’enfonce dans la montagne, on passe le dernier village. Un minibus vient chercher les futurs participants à l’arrêt du bus. Au bout du chemin, le centre, « Dhamma Bhânu ». Il acceuille 70 personnes environ, pour dix jours de retraite « Vipassana ». Autour de nous, la montagne, la forêt, la neige, le calme, le silence. Une certaine anxiété est présente ce soir là. Dès demain le silence complet sera requis pour 9 jours. Nous sommes répartis dans des chambres communes, il y a dans la mienne 5 autres personnes d’origines variés : Japonaise, Brésilienne, Américaine, et Irlandaise.

Ce soir là, dans une grande salle au parquet en bois, nous commençons la méditation. Cela débute par l’écoute d’une cassette, un chant très lent, assez étrange au départ, puis des instructions. Un peu méfiant, je me dis qu’il ne servira à rien d’assister à ces chants, s’il y en a tous les jours, mais c’était sans compter sur la souffrance à venir.

 

 

La méditation (bien que certains ne qualifient pas la vipassana de « méditation », j’emploie ce therme général)

L’exercice qui nous est demandé durant ce premier soir, et durant la première journée, est d’être attentif à notre respiration. La respiration doit être naturelle, c’est à dire non forcée, elle peut se faire de la narine droite, de la narine gauche, ou bien des deux narines, elle peut être profonde ou légère, c’est ainsi. Elle peut être légèrement forcée en cas de manque de concentration ou bien de torpeur. Les premiers jours, n’étant pas un pratiquant assidu, les premières petites difficultés font signes. Il n’est pas aisé de se concentrer, et des douleurs physiques apparaissent. Grâce à divers moyens, tel une respiration localisée ou relaxante, j’arrive dans le meilleur des cas à rester assis 30 minutes, et au delà un relachement s’impose. Principalement au niveau des articulations des jambes.

Les séances ont un niveau d’attention et de concentration variable, de plus il y a des moments où nous sommes tous réunis et d’autres où nous méditons dans la chambre. Le règlement nous impose de rester dans l’enceinte du centre, cela inclus un jardin derrière le batiment principal. Durant les pauses, je prend un rythme lent pour accomplir ce qui doit être accompli, le repas, la douche, les déplacements... Je marche dans le jardin avec en tête les instructions connue auparavant que je me remémorre ; décomposer les mouvements : intention, lever jambe droite, poser, intention, lever jambe gauche, poser... C’est très mécanique, mais le mouvement est lancé. Ces premiers jours, j’ai le sentiment que je suis le seul parmi les occupants de la chambre que nous partageons, à s’efforcer de pratiquer vipassana dans sa globalité, l’observation de tous les phénomènes. Il est vrai que pendant le repas, la culture prend le dessus et mes frères dans le dhamma, la plupart d’origine Nippone, ingurgitent leur repas comme à l’accoutumé, rapidement et bruyamment. Malgré tout, un rythme s’installe, il faut faire la queue aux toilettes, pour le repas, pour la vaisselle, alors petit à petit, la cadence diminue... Cette appréciation, d’être le seul à agir lentement, vraie ou pas, est une manifestation de mes croyances, de mes impuretés mentales, de ma vanité. Malgré tout je veux bien faire, lors des méditations, j’observe les sons, les sensations, les pensées, les douleurs, et aussi la respiration car cela est demandé ! Tout ceci à un niveau encore très grossier.

Chaque soir, il y a une heure quinze de discours qui traite de la méthode, du dhamma, on y raconte des histoires du temps de Bouddha. Ces discours sont dus à Goenka qui s’exprime en anglais dans ses cours. Les miens sont en français sur cassette. Ils sont très enrichissants, ils sont comme de une oasis dans le désert.

à suivre...

Publié dans Vipassana

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