La vision directe

Publié le par Langlais Pierre

 


Bouddha a dénombré 40 sortes d’exercices spirituels (jhana) permettant de ne plus subir la souffrance, de l’arrêter temporairement.
Pour revenir à vipassana, cet entraînement est décrit comme la seule méthode pour mettre un terme définitif aux souffrances. (dukkha) "Voici les trois formes de stress, mon ami: le stress de la douleur, le stress de la fabrication, le stress du changement. Ce sont là les trois formes de stress."
Dukkha c’est aussi « le dérangement, l'irritation, le rejet, le souci, le désespoir, la peur, la crainte, l'angoisse, l'anxiété; la vulnérabilité, les blessures, l'incapacité, l'infériorité; la maladie, le vieillissement, la dégradation du corps et des facultés, la sénilité; la douleur/le plaisir; l'excitation/l'ennui; la privation/l'excès; le désir/la frustration, la suppression; ambition/manque de but; espoir/désespoir; effort, activité, effort/répression; perte, manque, insuffisance/satiété; amour/désamour, amitié; répugnance, aversion/attraction; parenté/être sans descendance; soumission/rébellion; décision/indécision, atermoiement, incertitude ». (Liste trouvée et prise sur
http://tsewa.typepad.com/tsewa/soutras/index.html)

Vipassana est également la seule façon d’en finir avec les impuretés mentales.

« La cupidité et le désir sont des impuretés de l’esprit ; la méchanceté est une impureté de l’esprit ; la colère est une impureté de l’esprit ; la malveillance est une impureté de l’esprit ; l’hypocrisie est une impureté de l’esprit ; le dénigrement est une impureté de l’esprit ; la tromperie est une impureté de l’esprit ; la ruse est une impureté de l’esprit ; l’obstination est une impureté de l’esprit ; l’impétuosité est une impureté de l’esprit ; la présomption est une impureté de l’esprit ; l’arrogance est une impureté de l’esprit ; la suffisance est une impureté de l’esprit ; la négligence est une impureté de l’esprit. » (Vatthupama-Sutta)

Vipassana est de même la voie menant à nibbana.

« La voie de la cessation nous amène à changer notre relation au monde. Nous n'entreprenons pas une pratique ou un exercice susceptible de nous amener à un résultat. Au contraire, nous cessons d'entreprendre une pratique ou un exercice susceptible de nous amener à un résultat. À ce niveau là, la question du résultat douloureux ou du résultat joyeux ne se pose même plus, car l'un comme l'autre est encore un problème. C'est la raison pour laquelle, dans notre voie, nous ne cherchons pas à nous orienter vers l'expérience des jhána, des consciences sublimes, des consciences absorbées, des consciences divines. Nous ne sommes pas dans une démarche qui doit nous amener à expérimenter du bonheur, de la plénitude, de la paix intérieure. Nous sommes dans une démarche où nous cessons de faire ce qui est susceptible de nous amener à ces choses-là. C'est incroyable.
Alors que nombreux sont ceux qui se posent des questions sur la création du monde, nous nous intéressons à l'instant qui l'a précédé. Beaucoup de gens s'intéressent à ce qu'il faut faire pour arriver, pour atteindre. Nous, ce qui nous intéresse, paradoxalement, c'est justement ne plus arriver, ne plus atteindre. Que le monde n'apparaisse pas ! Qu'il ne se produise pas ! Que la souffrance n'apparaisse plus mais que le bonheur et que le plaisir n'apparaissent plus non plus ! Pour reprendre l'image exposée précédemment : qu'il n'y ait plus de bruit déplaisant, mais qu'il n'y ait plus non plus de bruit plaisant ! » (source :
www.dhammadana.org)



La pratique du développement à vipassana diffère selon les traditions.

Qu'est ce qu'à dit Bouddha concernant l'observation et la connaissance des phénomènes?

« Lorsqu'il y a un son, ne connaissez que l'entendu. Lorsqu'il y a une vision, ne connaissez que le vu. Lorsqu'il y a une odeur, ne connaissez que le senti. Lorsqu'il y a un goût, ne connaissez que le goûté. Lorsqu'il y a une impression tactile, ne connaissez que le touché. Lorsqu'il y a un objet mental, ne connaissez que le pensé." (source: dhammadana)

Bouddha fait référence aux quatres sortes d'attentions, dans le satipatthana-sutta.
Les quatre bases de l’attention (cattârô satipatthânâ) : 1. Demeurer en observant le corps selon le fonctionnement du corps ; 2. demeurer en observant les sensations selon le fonctionnement des sensations ; 3. demeurer en observant la pensée selon le fonctionnement de la pensée ; 4. demeurer en observant les objets mentaux selon le fonctionnement des objets mentaux.

Dans la méthode selon S.N. Goenka de Sayagyi U Ba Khin, les pratiquants doivent observer seulement les sensations. Pour faire ils doivent partir du haut de la tête et descendre lentement l'attention jusqu'aux pieds, et remonter des pieds jusqu'à la tête, sans oublier une seule petite partie.
Plusieurs façons de procéder peuvent être mise en place : Petite zone par petite zone, partie (de la taille d'une main) par partie, en déplaçant l'attention par vagues, en se concentrant membre par membre, en déplaçant des zones d'attention dans l'intérieur du corps, rapidement (inspiration : l'attention monte des pieds à la tête, expiration: elle descend de la tête aux pieds), ou en sentant un flux libre de sensations subtiles dans tout l'intérieur du corps.
Toutes sortes de sensations subtiles sont expérimentées, seulement le mouvement de l'attention a beau devenir "naturel", il n'en reste pas moins qu'il y a quelquechose à faire, pour observer les sensations.

Dans la méthode selon Mahasi Sayadaw, le pratiquant prend comme base la respiration. C'est l'élément mouvant auquel il revient sans cesse, et duquel il s'éloigne pour observer tous les phénomènes qui se présentent à lui. Durant cet entraînement, l'esprit doit être clair et libre de pensées, il note d'une façon neutre ce qu'il observe. Il développe ainsi la vision directe de la réalité sans qu'il n'y ai quelquechose de spécifique à faire, si ce n'est l'observation, le maintient de l'attention, de la vigilance.

Connaître les choses pour ceux qu'elles sont, sans notre interprétation, sans le flux des pensées, demeurer dans l'observation simplement : La seconde méthode me semble plus proche de ce qui fut décrit par Bouddha. Si des personnes ont des éléments a apporter sur ce sujet, ils sont les bienvenues.


Metta

 

sujet visible sur www.metta.tk  (rubrique Dhamma - vipassana)

 

Publié dans Vipassana

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